Béatrice
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Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours eu à cœur de veiller au bien-être des autres, c’est dans ma nature profonde. Et pourtant, je me suis longtemps sentie en décalage dans mes relations, souvent incomprise, déçue. Je ne savais pas que je m’étais construite sur une blessure de trahison, sur la peur d’être rejetée et que cela me poussait à aller vers les autres dans un état de manque, à me sur-adapter à mon environnement pour être validée. C’était voué à l’échec et cela ne faisait que m’éloigner de moi-même. A force d’essayer de rentrer dans un moule qui n’était pas pour moi, à force de me maltraiter, de ne pas m’écouter, j’ai connu des problèmes de santé et je me suis dangereusement rapprochée du burn out. Je n’étais alors qu’une mendiante, prête à accepter l’inacceptable pour avoir quelques miettes d’amour, de sécurité et de reconnaissance.
Je cherchais ce qui pouvait me nourrir à l’extérieur de moi : je pouvais me passionner pour un domaine, une activité, une cause et m’y jeter à corps perdu. Puis l’intensité de la nouveauté passée, je commençais rapidement à m’ennuyer et à regarder déjà vers quoi je pourrais me tourner, et ainsi relancer la machine à se sentir vivant !
Ce qui est certain, c’est que cette stratégie me permettait de vivre très intensément, puisqu’à chaque virage pris, tout était à recommencer. La mauvaise nouvelle, c’est que je m’épuisais, je ne m’y retrouvais pas et j’étais ballotée au gré des circonstances. Quelques psychothérapeutes m’ont aidée à traverser des périodes de profonde détresse, mais je n’arrivais pas à inverser mes états d’âme.
Il m’a fallu expérimenter beaucoup, agrippée à vouloir tout comprendre, reportant mes attentes déçues sur les autres, sur le destin, sur « la faute à pas de chance ». Je n’avais alors aucune idée de ma valeur ni de mes responsabilités envers moi-même. Je sentais bien que j’étais bloquée, que la vie était plus grande que cela, qu’il y avait un trésor à découvrir, un mystère à explorer. Je m’accrochais à l’image de ces gens qui, malgré les épreuves de leur vie, ont ce sourire qui vient de l’intérieur. Je voulais être une Simone Veil, une Sœur Emmanuelle ou un Bouddha…
Puis un jour, c’est le déclic… Il y avait eu déjà plusieurs signaux pour me mettre sur le bon chemin, mais je ne savais pas encore les lire. Il m’a fallu un uppercut pour m’ouvrir les yeux. C’est mon ancien boss qui s’est chargé de me le donner, quand il m’a dit pour conclure un de nos entretiens habituellement houleux « Ton problème c’est que tu n’as pas de savoir-être ! ». Wow !… Bien sûr que dans sa bouche, ça n’avait rien de métaphysique, mais ça a fait tilt : Je ne sais pas ÊTRE, je ne sais que FAIRE…